La Dyscalculie
Les signes cliniques
La dyscalculie est un trouble d’apprentissage présentant différents signes cliniques (cf DSM V) :
− des difficultés persistantes dans l’acquisition des mathématiques (lenteur, difficultés à se souvenir des faits numériques, calculs erronés, raisonnement mathématique faux ou inefficace, évitement de ces activités, etc),
− la moyenne du sujet doit être inférieure à celle des personnes du même âge,
− pas de trouble intellectuel, neurologique, sensoriel ou moteur,
− des conséquences observées sur la scolarité, le travail ou la vie quotidienne.
La définition du trouble
Afin de poser le diagnostic et de distinguer le retard d’apprentissage d’une dyscalculie, l’orthophoniste évalue les capacités mathématiques du patient. Cependant, il convient d’abord de s’accorder sur la définition de la dyscalculie. La citation de Wilson « la dyscalculie est aux mathématiques ce que la dyslexie est à la lecture » donne une première explication de ce trouble. La dyscalculie a d’abord été définie sur le modèle constructiviste de Piaget selon lequel le trouble est le résultat d’une pensée incomplète dans les structures logiques (classification, inclusion, sériation, etc). Depuis, les recherches ont évolué et les scientifiques s’accordent de plus en plus sur la présence d’une dysfonction cérébrale malgré une intelligence normale. Le fonctionnement cérébral est alors étudié et un « sens du nombre » est identifié (Dehaene & al, 2004). C’est ce sens qui permettrait d’estimer approximativement ou précisément une quantité.
Grâce à ces recherches, nous pouvons donc distinguer deux types de dyscalculie (Mazeau & Pouhet, 2005) :
− la dyscalculie primaire : trouble du sens du nombre.
− la dyscalculie secondaire : conséquence d’un trouble cognitif des fonctions exécutives, du langage, du domaine visuo-spatial ou de la mémoire.
La dyscalculie n’est pas à confondre avec l’acalculie qui est un trouble acquis survenant après une lésion neurologique.
Prévalence
Néanmoins, aujourd’hui, il n’existe pas de consensus quant à la définition de ce trouble. Il est donc difficile de déterminer sa prévalence qui varie de 3 à 6%.
Une fois le diagnostic établi, il convient dans la plupart des cas de débuter une remédiation cognitive. Cependant, pour rendre cette remédiation fonctionnelle, il est nécessaire de connaître les répercussions du trouble mathématique dans la vie quotidienne de ces personnes.
Le diagnostic
Le diagnostic s’établit suite à un bilan des compétences mathématiques et des mécanismes sous-jacents. Il est proposé par un orthophoniste. Ce bilan est composé d’une anamnèse et d’une passation de tests normés. A la suite de ce bilan, l’orthophoniste rédige un compte-rendu de bilan et explique au patient sa conclusion. Des bilans complémentaires (neuropsychologique, psychologique, orthoptique, etc) peuvent être demandés par le professionnel de santé. Enfin, il est possible que le diagnostic ne soit pas posé dès les premières rencontres. L’orthophoniste doit prendre en compte les conclusions des bilans complémentaires et l’évolution du patient lors du travail orthophonique.
Il peut donner suite, si besoin et en accord avec le patient, à une rééducation orthophonique.
Tous les soins orthophoniques sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale (60%) et la mutuelle (40%). Pour se faire, une ordonnance d’un médecin comportant la mention « Bilan orthophonique et rééducation si nécessaire » doit être remise à l’orthophoniste lors du premier rendez-vous.
Qualité de vie
La qualité de vie est un concept né dans les années 1970 qui vise à restaurer une qualité de vie acceptable au patient. Notre quotidien est organisé selon nos relations personnelles ou professionnelles, selon nos croyances, selon notre bien-être physique et psychologique ou encore selon notre environnement. Ces différents critères sont amenés à évoluer en fonction des événements rencontrés dans la vie d’un individu. Le concept de qualité de vie est donc complexe et multidimensionnel. Ceci rend la qualité de vie difficile à mesurer.
Ainsi, la rééducation orthophonique a pour but d’aider le patient à vivre en société. Chaque patient étant unique, il semble nécessaire d’évaluer son niveau de qualité de vie afin d’adapter la prise en charge à ses difficultés et ses demandes.