4h07. Nous voilà rentrés depuis quelques heures à la maison. Notre nouvelle vie à trois commence. Je suis excitée, heureuse, fatiguée, soulagée mais aussi inquiète. Une multitude de sentiments m’envahissent. Je me pose mille questions sans être sure de trouver une réponse. Ce petit humain respire paisiblement et semble rêver. Quand je le regarde, je vois un mélange parfait qui apporte tant de douceur. Le père, lui, vient de se coucher. Mais, moi je ne peux pas dormir alors je regarde mon bébé. Soudain, cette tendresse est interrompue par des gémissements. Il s’agite avec force. Il pleure, crie, pour être plus juste. Il a faim, je dois lui préparer son biberon. Je le prends dans mes bras et l’installe dans son fauteuil à côté du comptoir de la cuisine. Maintenant, je dois me concentrer et compter le nombre de cuillères de lait en poudre nécessaire pour cette taille de biberon. J’attrape un biberon, regarde la quantité de lait à mettre dans 90 millilitres. Je calcule. J’ai la réponse et commence à le remplir. Je fais chauffer l’eau. Tout est prêt. Je le prends dans mes bras et m’installe confortablement dans le canapé. J’apprécie ce moment privilégié avec lui. Il n’y a que nous deux. La tétine dans la bouche, il recrache tout aussitôt. Je retente. Non, ça ne passe pas. Il continue de pleurer et semble mal. Son père se réveille et vient. Je suis désemparée. Je ne comprends pas. Nous regardons le biberon et remarquons que ce lait est très épais. J’ai compris, je me suis certainement trompée dans le dosage du lait. Mon mari vérifie. C’est le cas, je me suis trompée dans mon calcul. Ma vie de maman commence tout juste et mon trouble refait déjà surface. Je suis dyscalculique. Je le sais depuis deux ans maintenant mais jamais je n’aurai cru pouvoir être un jour handicapée dans ma vie de jeune maman.
Chaque histoire est inspirée de témoignages, les personnages sont fictifs.