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Chaque histoire est inspirée de témoignages, les personnages sont fictifs.

Caroline, 24 ans, jeune diplômée

11h03. Samedi matin, jour des courses. Après une semaine de travail intense, il est temps d’aller faire les courses et de remplir le frigo. Comme d’habitude, je fais la liste des denrées à acheter pour cuisiner les quelques repas prévus. Pour le reste, nous verrons sur place. Nico y rajoute ses Granola et son coca. Je file me préparer. Je m’habille, fais le strict minimum niveau face et relève mes cheveux. C’est le week-end et le week-end, la flemme s’empare de moi. Nous chopons les sacs de course et fermons la porte à clés. Nous traversons les quelques rues qui nous séparent de l’hyper marché. Arrivés là-bas, nous remplissons le caddy bien plus vite que je ne le pensais. Toutes ces promotions alléchantes nous font craquer. « 2 paquets de chips + 1 gratuit ». « 3 packs de jus d’orange achetés, 15% économisé sur la carte fidélité ». D’ailleurs cette dernière promotion je ne l’ai jamais trop comprise : tu payes le vrai prix mais tu as des sous sur ta carte ? Bref, nous nous faisons plaisir. Nous rajoutons quelques bouteilles de vin pour l’apéro traditionnel du samedi soir, du saucisson et du houmous pour nous engraisser davantage. Rayon fruits et légumes, j’emballe une salade, histoire d’avoir un peu de verdure dans le frigo. Mais ce rayon n’a pas trop l’air de réjouir Nico. Il préfère aller au rayon céréales. Bien évidemment, le samedi matin, les séniors font leurs courses. Ils bloquent les allées avec leur caddy transformé en déambulateur et semblent espérer que leur énergie ralentisse le temps qui ride leur visage. Peut-être que j’agirai ainsi à leur âge ? En attendant de le savoir, il est temps de passer la frontière du bipage : les caisses. Nous choisissons la caissière la plus souriante : une jeune, certainement étudiante quand elle le peut. Il y a du monde, les gens patientent et râlent si quelqu’un a le malheur de prendre son temps pour régler la facture. A notre tour, nous remplissons avec efficacité ce tapis roulant peuplé de bactéries en tout genre. Nous emballons notre marchandise et vient le moment du paiement. Aujourd’hui, c’est moi qui paye. Je sors ma carte bleue couleur dorée et l’introduis dans cette machine qui brasse des milliers. « Code ? » 3789. « Code faux ». Je ne comprends pas, qu’est-ce que j’ai tapé ? Je me tourne vers Nico mais il ne connaît pas mon code. J’essaye de nouveau ce code. Une nouvelle fois, ce n’est pas le bon. Les gens derrière s’impatientent. Mince, ce doit être autre chose. Je tente alors un code totalement différent et fais confiance à mon instinct. « Carte bloquée ». Voilà j’ai bloqué ma carte de paiement. J’ai eu un trou de mémoire. Très souvent, je ne peux retenir une suite de chiffres comme un numéro de téléphone, une adresse ou un code. Suis-je dyscalculique ?

   

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