17h27, Mathis a terminé son goûter. Voici maintenant 2 mois qu’il a commencé son année scolaire en classe de CE2. Mathis n’a jamais redoublé, il est plutôt sérieux et fait spontanément ses devoirs. Une seule chose le perturbe scolairement : les mathématiques. Il n’arrive pas à manipuler les nombres comme ses camarades de classe et n’arrive que très rarement à obtenir des notes supérieures à la moyenne. Nous le savons, il est dyscalculique. Il bénéficie, heureusement d’une rééducation orthophonique hebdomadaire mais ce trouble ne se guérit pas. Jusqu’à aujourd’hui, lorsque son père n’est pas disponible, j’ai toujours réussi à l’aider, plus ou moins, en mathématiques. Les calculs et les problèmes restaient simples. Mais aujourd’hui, je ne vais pas être en mesure de l’aider.
Mathis s’installe à son bureau et m’appelle, énervé. Il m’explique que le maître leur a expliqué la méthode pour poser des soustractions. Je commence à stresser. Je n’ai jamais su poser une soustraction. Je n’ai jamais compris le principe des retenues. Il essaye de m’expliquer ce qu’il a compris et ce dont il se souvient. Mon fils est autant embrouillé et découragé que moi. Je ne sais pas comment l’aider si ce n’est que de le prendre dans mes bras pour le réconforter. Mais malheureusement, je sais que nous devrons attendre le retour de son père pour résoudre ces opérations. Je ressens à ce moment-là de la tristesse et de l’impuissance ne pouvant l’aider. Je ressens également de l’inquiétude et de la peur : comment va se dérouler la suite de sa scolarité. Cela me fait très peur car j’ai moi-même souffert de ces difficultés numériques. Je suis certainement dyscalculique mais n’ai jamais été diagnostiquée car ce trouble n’existait pas il y a quelques années. Mon entourage pensait que j’étais fainéante et c’est tout. J’ai toujours rencontré des difficultés au quotidien et ai tout tenté pour contourner mes difficultés. Mais aujourd’hui, je suis une maman incapable d’aider son fils.