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Chaque histoire est inspirée de témoignages, les personnages sont fictifs.

Sophie, 24 ans, jeune diplômée

14h24, départ pour quatre jours de détente ! Nous chantons (rectification : crions) à tue-tête dans la voiture. Nous sommes tellement heureuses d’avoir surmonté ces cinq années d’études ! Nous avons soutenus nos mémoires et n’avons plus qu’une chose en tête : fêter ça ! Direction le bord de mer pour profiter du soleil. Les deux autres voitures nous suivent et il semble y régner la même ambiance ! Après deux heures de route nous arrivons dans la villa que nous avons réservée. Tout semble correspondre à notre imagination. Une piscine, une grande cuisine, des enceintes et un grand frigo vide parfait pour y déposer la centaine de bières achetée. Nous nous empressons de nous mettre à l’aise et allons flâner au bord de la piscine. Nous discutons de choses et d’autres, rigolons et blaguons. Puis, vient le moment que je redoutais : l’une des filles propose de faire un jeu. J’attends de savoir quel jeu va être proposé mais je sens déjà monter en moi un sentiment de tristesse et d’angoisse. « On joue au tarot ? » Je me sens désemparée et cherche une excuse pour ne pas y jouer. J’attends de voir qui se propose. Il leur manque une personne. On me pose la question et répond que je préfère aller nager (l’eau est à 18 degrés…). Mes copines savent que j’ai des difficultés en mathématiques mais ne savent pas que je suis dyscalculique. Je sais que c’est un trouble qui ne se guérira pas mais n’ai pas envie que les gens me voient comme étant différente. Chaque jour je suis confrontée à une situation où je dois ruser pour éviter d’éveiller les soupçons. Je me sens à chaque fois sale d’avoir menti et culpabilise. Ce trouble ne s’arrête malheureusement pas à mes difficultés numériques mais s’étend aussi à mon estime personnelle et à mon état psychologique. Je sens que je me referme progressivement sur moi et ne sais comment en sortir.

   

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